La macronie, l’enfer des pauvres

« Mes amis au secours ...  Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures ... » 70 ans après l’appel de l’Abbé Pierre, toujours des morts et l’inaction politique.

«La première bataille, c'est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d'ici la fin de l'année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus. C'est une question de dignité, c'est une question d'humanité et d'efficacité là aussi. Mais je veux que partout où sont construits ces hébergements d'urgence qui permettent de les accueillir, il y ait les dispositions administratives qui permettent de traiter leur dossier. Je ne veux plus de femmes et d'hommes dans les rues. »

C’est sur ces mots que Emmanuel Macron semblait vouloir éradiquer le fléau de la pauvreté en France en 2017. Aux belles paroles, les actes se sont envolés pour faire place au déballage des grandes mesures à destination des ultras-riches : suppression de l’ISF et autres mesures comme la  baisse des impôts aux entreprises et sur les dividendes. Sa politique anti-pauvre allait alors donner tout son sens à la célèbre maxime de Victor Hugo : « C'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches » 

Mardi dernier une femme de 60 ans a été retrouvé morte sous des couvertures dans la rue à Carpentras, mercredi un homme de 69 ans a été retrouvé mort de froid dans une cave à Boulogne Biilancourt. Ces drames sont le résultat concret d’une politique qui étouffe jusqu’à la mort. 

En 2022, 624 personnes vivant dans la rue ou en structures d'hébergement provisoire sont mortes en France. Le gouvernement ne peut ignorer le risque qui s’accroit en période de grand froid alors que les associations alertent et que 36,5% des décès de personnes sans domicile fixe entre 2011 et 2021 sont survenus au cours de l’hiver. L’hiver glace l’esprit et pétrifie les corps, mais c’est bien les choix politiques qui tuent les hommes et les femmes qui ne peuvent s’abriter. 

Quoiqu’il en soit, rien ne peut ôter au droit, les principes fondamentaux, qui doivent à chaque instant permettre la dignité des êtres. Ainsi, la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1989 devrait être le texte qui permet à chaque enfant d'être assuré d’avoir un toit. 

Le nouveau Premier ministre, qui a choisi pour marquer sa nomination, une tournée des commissariats de police, devrait s’indigner qu’en pleine période hivernale des enfants dorment à la rue. Il devrait s'indigner que dans la métropole de Lyon par exemple, plusieurs d’entre eux n’ont plus que la solidarité humaine et les associations pour survivre alors que l’État lui ne cesse de se désengager.

Trotski disait « La vraie morale ne s'occupe pas de ce que nous pensons et voulons, mais de ce que nous faisons. »

Alors au président et à ses marionnettes zélées,  seul les actes comptent ! Sortez les gens de la rue, car rien ne doit faire obstacle à la vie. 

Quant à nous, garant des libertés individuelles, députés du peuple humain, appelons partout à prêter main forte aux maraudeurs et à donner selon ses moyens. Il est temps d’exiger la réquisition des logements vacants, d’en finir avec la spéculation immobilière et d’ouvrir des places d’hébergement d’urgence tout de suite !


Gabriel Amard : député du Rhône

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