Dans cette campagne électorale éclair, je pose ici quelques arguments à partager avec vous. Nous n’aurons pas beaucoup d’occasions. Le Nouveau Front Populaire est une étape importante pour l’histoire de notre pays, particulièrement pour l’histoire longue du mouvement ouvrier et de l’implication des forces sociales, à l’image de la déclaration récente de la CGT. C’est aussi important dans l’histoire locale de notre ville populaire de Villeurbanne.
Parce que mon arrière-grand-père, un Gabriel lui aussi, participaient aux manifs et rentraient chez lui rue Gervais Bussière « après des castagnes » la grande histoire et la petite s’entremêlent cela me donne des devoirs. C’est un moment important de l’histoire de France parce que pour la première fois, à l'exception, dans le contexte du régime de Vichy avec le maréchal Pétain, l’extrême droite est peut-être en passe d’accéder au pouvoir par les urnes. Cet instant nous oblige. Il nous obligeait à nous rassembler non pas sur de petits dénominateurs communs, mais à nous rassembler avec des ambitions fortes, pour ne pas décevoir et s’attaquer aux maux, qui ont générés la colère, « l’acidité », la rancœur, la rancune et la défiance au point pour certaines et certains de nos concitoyens qu’ils se tournent vers un vote d’extrême droite.
Ce contexte historique nous oblige à la concorde. Je me sens parfaitement prêt à affronter ce contexte. Qui mieux que moi, arrière-petit-fils d’un maire italien qui a refusé de prêter serment à Mussolini, fils d’un père né en Algérie, petit-fils d’un grand-père « Juste parmi les Nations » pour avoir protégé et caché une famille juive à Villeurbanne rue Louis Guérin, ou petit fils d’un rabbin, peut se présenter devant les citoyennes et les citoyens pour incarner cette synthèse et dire qu’il n’y a point de salut en dehors de la République, en dehors de la laïcité, et en dehors de la concorde à laquelle nous sommes appelés par les évènements. Nous devons avec fermeté et sans relâche combattre l’antisémitisme et l’islamophobie, le racisme sous toutes ses formes.
Vivons libres et égaux en Humanité.
Nous faisons face à une situation qui naît de l’exaspération, des souffrances et de la maltraitance sociale infligée par le gouvernement de Monsieur Macron pendant trop d’années.
Les Villeurbannaises et Villeurbannais, qu'ils soient salariés, commerçants, artisans, retraités, jeunes ou moins jeunes, ne sont pas en dehors du pays. Ils souffrent des mêmes causes et ont les mêmes attentes face au dérèglement climatique et face à la misère sociale qui les frappent.
Quand l’extrême droite raciste, antisémite et islamophobe, héritière du nazisme et de la collaboration est aux portes du pouvoir, nous avons le devoir impérieux de porter un programme ambitieux avec l’ensemble des forces sociales, les associations, le monde de l’art et de la culture qui seraient en péril immédiat si d’aventure l’extrême droite devait accéder au pouvoir. Celles et ceux qui animent le monde de la culture savent mieux que quiconque comment la culture est attaquée par ceux qui portent les valeurs du Rassemblement national. Ils savent aussi combien leur rôle est important pour faire vivre la République sociale à laquelle nous sommes attachés, et qui nous permet d’avoir un destin commun à l’ensemble de celles et ceux qui composent la Nation.
Nous sommes donc prêts à faire cesser la maltraitance sociale infligée par le gouvernement de Monsieur Macron dans les 15 premiers jours du gouvernement du Nouveau Front Populaire. Les forces politiques que composent le Nouveau Front Populaire se sont ainsi engagé à :
- bloquer les prix des produits de première nécessité,
- abroger la retraite à 64 ans – toutes celles et ceux qui ont 62 ans à l’heure où je vous écris prendront leur retraite s’ils le souhaitent dès cet été, 15 jours après l’installation du gouvernement du Nouveau Front Populaire,
- mettre en place la gratuité de la cantine et la gratuité totale de l’école de la République prévu pour le mois de septembre de cette année,
- annuler la réforme de l’assurance chômage.
Retrouver le programme sur https://www.nouveaufrontpopulaire.fr/
C’est cela qu’impliquent de voter des 30 juin et 7 juillet prochain.
Nous avons parfaitement à l’esprit qu’il faudra établir un impôt plus progressif afin qu’il ne porte pas sur les seules couches moyennes qui triment. Nous aurons à taxer les hyper profits et à rétablir l’Impôt de Solidarité sur la Fortune. Il n’est plus tolérable que dans notre pays, il y ait chaque jour de plus en plus de pauvres pendant que de plus en plus d’hyper riches s’enrichissent à leurs dépens. Nous aurons aussi à mettre en place un pacte pour le pouvoir d’achat avec un accompagnement nécessaire des artisans et des commerçants. Nous aurons à porter le SMIC à 1600 euros net - soit 2000 euros brut en incluant le salaire indirect -, à indexer les salaires sur l’inflation, à revaloriser de 10% le point d’indice des fonctionnaires. Nous aurons à faire en sorte qu’aucune retraite pour une carrière complète ne soit en dessous du nouveau SMIC porté à 1600 euros et il qu’il n’y ai plus une seule retraite en dessous du seuil de pauvreté. Aussi les minima sociaux ne devront plus se trouver en dessous de ce seuil de pauvreté. Porter l’Allocation Adulte Handicapé au niveau du SMIC fera aussi partie des priorités des 15 premier jours du gouvernement du Nouveau Front Populaire. Enfin, nous aurons à garantir l’autonomie pour les jeunes : dès 18 ans et même à 16 ans dans l’enseignement professionnel.
Pour chacune de ces mesures, nous avons porté de manière transpartisane des propositions de lois, des amendements, à l’Assemblée nationale ces deux dernières années. Systématiquement le Rassemblement national a voté contre ou n’a pas pris part au vote sur ces propositions. Pire main dans la main avec les députés macronistes, les députés du Rassemblement national ont voté en faveur de la baisse des APL. Il y a donc urgence à leur barrer la route tellement ces votes sont des signaux avant-coureur de la maltraitance amplifiée, accéléré que générerait le Rassemblement national s’il venait à accéder au pouvoir.
Chacun de mes actes ces dernières années ont été directement liés à la réalité de la vie des françaises et des français donc aussi bien entendu à la vie quotidienne des villeurbannais et des villeurbannaises.
Mon bilan, ce sont plus de 11 propositions de loi, propositions de résolution européenne, propositions de résolution, siégeant à l’Assemblée nationale à la fois dans la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, à la commission des Affaires européennes et enfin à la délégation des collectivités locales.
Principalement ces textes portaient sur les enjeux de la pollution de l’air, de la terre, de l’eau, et particulièrement de l’eau du robinet à laquelle je suis très attaché par un engagement plus lointain encore que mon élection à l’Assemblée nationale. Il nous faudra être extrêmement attentif à ce que le fléau des polluants éternels, les PFAS soient éradiqués. Il nous faudra donc tarir la source des pollutions : nous portons ainsi avec le Nouveau Front Populaire l’interdiction totale et complète de la production et de la mise sur le marché de produits comportant des PFAS. Dans ce cadre, je demeure extrêmement attentif au fait que l’État pourrait, avec le projet écocidaire Rhonergia, artificialiser dernier 25 km du Rhône restés à l’état sauvage et faire remonter des pollutions dont ARKEMA était à l’origine il y a plusieurs décennies.
Aussi, à l’heure où à Villeurbanne et dans le reste du pays, il y a 400 000 personnes qui n’ont pas accès à une eau potable sécurisée, et 900 000 personnes qui n’ont pas accès à des sanitaires de qualités, il y a urgence à proposer de compléter la charte de l’environnement qui fait partie du bloc de constitutionnalité, en instaurant un droit à l’eau opposable aux tiers pour chacune et chacun de nos concitoyens et concitoyennes. J’ai donc été le premier signataire d’une proposition de loi constitutionnelle, fruit d’un travail transpartisan à mon initiative, regroupant 9 députés issus de 9 groupes différents – le Rassemblement national exclu.
J’ai également déposé et défendu des textes à propos de l’accueil des réfugiés. Nous avons à Villeurbanne une municipalité, dans sa diversité politique, qui est exemplaire et qui mesure pleinement la réalité de ce que la France se doit de faire pour protéger toutes celles et ceux qui sont nos frères en humanité.
Pour faire face au défi climatique, il est urgent de financer à 100%, c’est-à-dire sans reste à charge par un système de prêt, la rénovation totale des bâtiments passoires/bouilloires thermiques qu’il s’agisse de logements, de bureaux ou de commerces. Cette proposition de loi dont j’ai été le premier signataire permettrait à la fois aux retraités et aux jeunes qui ont accédé à la propriété, de pouvoir rénover leur logement sans avoir de reste à charge qui soit insurmontable. C’est donc un système de prêt hypothécaire - le montant du prêt étant restitué à la mutation du bien - qui constitue un mécanisme neutre pour les finances publiques : nous proposons pour toute la France, 1000 milliards d’euros sur 15 ans, pour les 25 millions bâtiments concernés.
Mon engagement a aussi été total dans cette mandature de 2 ans sur la question de l’extrême pauvreté et du sans-abrisme. J’ai pu alerter le ministre de l’intérieur lors d’une séance des questions au gouvernement ainsi que la préfète du Rhône par courrier sur la situation des enfants sans toit.
Je crois également nécessaire de rappeler les nombreux amendements portés ou signés pour éradiquer les trafics de drogue à la source ou mettre en place une police nationale de proximité dans notre ville et nos circonscriptions.
Ainsi, j’ai pu porter et signer durant ces deux dernières années, 153 propositions de lois et 17 000 amendements en 2 ans. Parmi eux, je retiendrai les amendements qui ont été coconstruits avec les usagers et les salariés et la CPAM de Villeurbanne. Ces amendements visaient à renforcer les moyens de la sécurité sociale et à diminuer le temps d’attente. Aussi, il est apparu que le travail engagé avec les orthophonistes de Villeurbanne exigeait que je porte des mesures favorisant l’attractivité de ce métier, à l’heure où nous comptons seulement une cinquantaine d’orthophonistes pour 100 000 habitants dans le Rhône, et moins de 5 pour 100 000 habitants en dehors de la métropole.
Enfin, il me faut dire un mot des questions au gouvernement, qui ont systématiquement abouti à des réponses assez caricaturales ou en totale contradiction avec le sens même de ce que je pouvais dire. Il est difficile d’admettre pour un parlementaire, qu’à une question sur la gestion de la sécheresse, qu’il n'ait pour seule réponse que « la seule levée de température qui nous intéresserait serait celle des banlieues ». Il en allait de même du mépris par rapport à la réalité des enfants sans-abris à Villeurbanne, sur lesquels j’attends encore des réponses concrètes. Aussi, nous avons demandé à 5 reprises avec Marie-Charlotte Garin et Idir Boumertit la dissolution des groupes néo-nazis dans la Métropole de Lyon, de leurs locaux et de leurs associations de gestion, et nous restons toujours sans retour et sans réponse.
L’incroyable mobilisation citoyenne qui s’est formée autour du Nouveau Front Populaire nous impose de favoriser sur le long terme cette implication citoyenne. Parce qu’il y a des questions en suspens qui ne sont pas tranchées, il sera nécessaire d’effectuer ce travail favorisant la prise en compte de ce que la mobilisation sociale dans le pays génère comme aspiration à aller plutôt dans un sens ou dans l’autre. Parce qu’il existe des sujets qui demeurent en suspens - une partie des grosses infrastructures artificialisantes, ou la question du nucléaire -, nous sommes un certain nombre à penser qu’il faudra se tourner vers le peuple français afin qu’il tranche entre les différents outils dont nous disposons pour construire le mix énergétique indispensable à l’heure du dérèglement climatique.
Ainsi, nous allons être confrontés, d’une manière ou d’une autre, à des sujets sur lesquels nous prenons l’engagement de travailler avec les forces sociales de Villeurbanne pour construire des réponses, parce que dès mon élection je ne serais plus un élu, mais un représentant du Nouveau Front Populaire, qui doit dépasser le strict rassemblement de forces politiques.
Et je crois avoir commencé à entendre que cette aspiration n’est pas seulement formulée comme une nécessité pour ces élections législatives, mais pour l’ensemble de ce que nous ferons en 2025, en 2026 et en 2027. Modestement, pour ce qui concerne ma part, c’est-à-dire faire les lois de la Nation, je prends cet engagement et j’espère pouvoir concourir à aider à cette construction à toutes les élections pour que le Nouveau Front Populaire à Villeurbanne s’inscrive dans la durée, notamment avec les élus municipaux et Cédric Van Styvandael qui m’entourent aujourd’hui.
Merci à toutes et à tous.