Discours pour le 232ème anniversaire de la République

Le 21 septembre 2024 à Villeurbanne.

 

Merci à vous citoyennes, citoyens d’avoir choisi symboliquement et modestement dans ce contexte particulier de poser une première pierre, 232 ans après l’avènement de la Première République française le 21 septembre 1792, de vous retrouver et d’être les initiateurs et les fondateurs de ce rendez-vous.

 

Je me tiens aujourd’hui devant vous avec gravité. Gravité parce que notre République est aujourd’hui en danger. Gravité parce que  nous vivons comme vient de nous le dire le responsable des Jeunes insoumis Allan Brunon sous le règne de Monsieur Macron et qui n’est rien d’autre qu’une tentative de coup de force contre la démocratie. Un coup de force, une entreprise méthodique de démantèlement des principes qui fondent la République française.

 

Notre République, qu’est-ce que c’est ?

 

C’est d’abord et avant tout la souveraineté populaire, c’est la voix du peuple qui décide lui-même de son destin.

 

Alors que 1500 ans de têtes couronnées tombaient le 21 septembre 1792, dans la salle du Manège aux Tuileries par le vote des députés de la Convention nationale, le monarque présidentiel voudrait renouer avec le goût amer des piétinements de la volonté populaire.

 

Car aujourd’hui, la voix du peuple est muselée, étouffée, méprisée.

 

Regardons les faits : après avoir subi une défaite cuisante aux élections européennes, après avoir été sanctionné par le peuple lors des élections législatives, conséquences d’une dissolution qu’il avait lui-même choisi de provoquer, qu’a fait Emmanuel Macron ? A-t-il respecté le verdict des urnes ? A-t-il entendu la volonté des Français ? Non ! Il a balayé d’un revers de main les résultats, et contre toute logique démocratique, il a choisi de nommer comme Premier ministre Michel Barnier.

 

Michel Barnier ! Un homme imposé à la tête de l’exécutif alors que le peuple avait confié la grande majorité relative des voix au Nouveau Front Populaire ! Un homme dont le parti est arrivé dernier lors de ces élections législatives anticipées!

 

Mais où est la démocratie quand un président, battu et désavoué, continue de gouverner en dépit des résultats électoraux ? Où est la démocratie quand, au lieu de respecter la volonté du peuple, il impose un Premier ministre qui ne représente que les intérêts d’une caste oligarchique, des mêmes puissances financières ?

 

C’est un abus de pouvoir. C’est une confiscation du pouvoir par une petite clique qui se croit au-dessus du peuple. C’est cela le coup de force ! Ce Président trahit l’esprit de la République en gouvernant par la peur, par le mépris, et par la brutalité. Il ne respecte ni les institutions, ni la souveraineté populaire.

 

Souvenons-nous des valeurs fondatrices de la République : Liberté, Égalité, Fraternité.

 

Ici, aujourd’hui, soyons convaincus que notre présence est politique. Célébrer le 21 septembre 1792, c’est inscrire nos pas dans l’héritage politique et moral de la Convention nationale il y a 232 ans.

 

Celle-là même qui a porté les préoccupations populaires, les questions de scolarité, les questions de solidarité et de partage des richesses.

 

Que les puissants réfléchissent désormais avant d’établir celles et ceux qui appartiendraient à un modique « arc républicain » car c’est bien ceux qui se détournent de la volonté populaire qui sont hors du champ de l’histoire de notre République.

 

Dès lors gardez à l’esprit chers amis, que la République n’est pas un régime neutre, elle est la construction sociale qui permet d’atteindre les intérêts généraux et l’intérêt général. C’est par ses principes fondamentaux que notre peuple, créolisé, riche de sa diversité forme une seule et même patrie.

 

Mais que fait Monsieur Macron de ces principes ? Il les foule au pied !

 

La Liberté ? Elle est étranglée par des lois liberticides et la répression des mouvements sociaux.

 

L’Égalité ? Écrasée par des réformes qui enrichissent toujours les mêmes et appauvrissent les autres.

 

Et la Fraternité ? Oubliée, alors que la précarité et les inégalités n’ont jamais été aussi criantes ! Le nombre de nos frères et sœurs en humanité dont tant d’enfants qui se trouvent à la rue se comptent par milliers dans notre métropole et notre pays.

 

La République, chers amis, citoyennes, citoyens c’est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Or, sous Monsieur Macron, nous assistons à l’avènement d’un régime oligarchique. Un régime où les grandes décisions sont prises dans les salons feutrés des grands patrons, dans les couloirs des marchés financiers, loin des assemblées populaires.

 

Ce n’est plus la République, c’est une monarchie présidentielle déguisée.

 

Nous, républicains convaincus, devons dire stop à cette dérive autoritaire ! Nous devons reprendre la République des mains de ceux qui la trahissent, la reconstruire à l’image de ce qu’elle doit être : une République sociale, écologique, démocratique. Une République où chaque citoyen, qu’il soit ouvrier, enseignant, infirmier, étudiant, retraité ou travailleur indépendant pourra faire entendre sa voix et peser sur son avenir.

 

Alors je vous le dis, le combat ne s'arrêtera pas ! Nous ne plierons pas sous ce coup de force, nous ne céderons pas à la répression, nous n’abandonnerons pas la République aux mains de ceux qui veulent la confisquer ! Ensemble, unis, nous pouvons la restaurer, nous la ferons revivre, et nous la porterons à la hauteur de ses plus nobles ambitions : celles de la justice, de la dignité et de l’égalité pour toutes et tous !

 

Vive la République ! Et vive la France !

 

 

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