Discussion générale sur l’examen pour avis des crédits “Paysages, eau et biodiversité” de la mission Écologie, développement et mobilités durables, le mercredi 23 octobre 2024
Monsieur le rapporteur,
L’heure est grave. Le cycle de l’eau, si essentiel à la vie, se trouve aujourd’hui menacé. La biodiversité, ce tissu vivant de notre planète, se fragmente chaque jour un peu plus. Pourtant, face à cette urgence climatique sans précédent, le budget qui nous est présenté choisit la voie de l’abandon. Le programme 113, dédié aux paysages, à l’eau et à la biodiversité, paie un prix exorbitant : ses autorisations d’engagements sont amputées de 25 %, passant de 557 à 441 millions d’euros. Une réduction qui sonne comme un coup de grâce pour ceux qui luttent pour la protection du vivant.
Ces chiffres cachent une réalité bien plus sombre. Les coupes autoritaires de février, décidées par décret, et celles de juillet, nous arrachent des moyens vitaux.
Ces chiffres semblent techniques, mais leur impact est bien réel et dévastateur. Derrière ces lignes budgétaires, ce sont des forêts qui ne seront pas restaurées, des espèces qui disparaîtront dans l’indifférence, des écosystèmes entiers qui seront sacrifiés.
Et que dire de la Stratégie nationale biodiversité, pourtant cruciale ? Alors que les experts de l’Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD- réclamaient une hausse de 85 millions d’euros pour faire face aux enjeux, le gouvernement a choisi, sans honte, de réduire ces crédits de 120 millions d’euros. Nous sommes ainsi passés de 264 millions d’euros en 2024 à 140 millions dans ce projet de loi de finances. Comment accepter cela, alors que la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) nous alerte sur l’extinction imminente d’un million d’espèces ?
Le gouvernement, en niant la réalité, trahit non seulement ses engagements, mais aussi la jeunesse qui s’engage, les scientifiques qui alertent, et les citoyens qui attendent des actions à la hauteur du péril. Le groupe La France insoumise - Nouveau Front Populaire, qui n’attendait rien de ce gouvernement, n’en reste pas moins choqué et profondément déçu.
Quel gâchis ! Je pense à tous les agents de l’État, qui, avec si peu de moyens, continuent à se battre pour préserver notre patrimoine naturel. Je pense aux jeunes, qui, malgré les promesses non tenues, continuent de marcher, de crier, d’espérer que nous réagissions enfin.
Le groupe La France insoumise - Nouveau Front Populaire fera tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher ces reculs écologiques catastrophiques. Nous ne resterons pas silencieux alors que le gouvernement, peut-être encore une fois par le 49.3, cherche à faire passer en force des décisions qui mettent en péril notre avenir commun.