Discussion générale sur la proposition de résolution européenne visant à créer une flotte européenne de sauvetage en mer le 27 novembre 2024.
Je remercie ma collègue Elsa Faucillon de porter le sujet du sauvetage en mer des exilés. J’y suis moi-même particulièrement attaché et impliqué. Mais pour éviter un embouteillage en commission, je laisse pour l’instant le texte du groupe La France insoumise - Nouveau Front Populaire de côté en espérant pouvoir quelque peu amender celui-ci.
Ce sujet est essentiel et est je pense politiquement le plus crucial de tous. En effet, il questionne profondément notre humanité.
Et la question est finalement assez simple: des êtres humains désespérés prennent des risques immenses au péril de leur vie pour traverser la Méditerranée ou la Manche. Devons-nous les abandonner à leur sort ou bien tout faire pour les sauver ?
La réponse du groupe La France insoumise est bien sûr de tout faire pour sauver ces vies quoi qu’il en coûte. La France, septième puissance économique et militaire du monde, peut et doit mettre ses navires au service du sauvetage des exilés en mer. La France, et toute l’Europe le doivent.
Nous ne devons plus seulement nous lamenter quand un naufrage survient, mais bien conduire une politique publique visant à sauver des gens. Depuis l’an 2000, ce sont plus de 50 000 exilés qui sont morts dans la mer Méditerranée selon l’Organisation internationale pour les migrations ! C’est insupportable.
Cette proposition de résolution vise à enfin créer un corps européen de sauvetage en mer et nous y sommes favorables. Mais d’après nous, le désastre humain que représente la situation actuelle nous demande de prendre des décisions immédiates.
Ainsi, comme l’avait fait l’Italie entre octobre 2013 et octobre 2014 en initiant unilatéralement l’opération de sauvetage Mare Nostrum, nous appelons le gouvernement français à mener une opération Mare Nostrum 2. Nous ne pouvons laisser les seules ONG réaliser ce devoir humanitaire.
Enfin et j’en terminerai ici, nous mettrons définitivement fin à ces drames humains quand nous serons parvenus à faire en sorte que les exilés ne soient plus contraints à quitter leur chez-eux. Et cela ne passera ni par la répression, ni par la criminalisation des ONG, ni par les barbelés et la militarisation des frontières.
Cela ne pourra se réaliser que lorsque l’ordre international actuellement injuste sera transformé. Quand nous cesserons de signer des accords commerciaux déséquilibrés et des accords de libre-échange ruinant les économies des pays des Suds. Quand l’impérialisme cessera de plonger des pays dans la guerre. Quand nous aurons pris au sérieux la crise écologique obligeant des centaines de millions de personnes à prendre le chemin de l’exil.